Premier atelier de Gary Ghislain à l’hôpital Jean Verdier
Gary Ghislain est l’auteur de la série d’épouvante Mes Voisins les Goolz (Le Seuil Jeunesse 2018-2019) ainsi que des romans jeunesse de science-fiction et d’horreur humoristiques, tel que Comment J’ai Piqué la Petite Amie Alien de Johnny Depp
édité par La Martinière Jeunesse pour la traduction française. Ayant
développé ses techniques de narration en participant à de nombreux
colloques et ateliers d’écriture, il est passionné par tout ce qui
concerne les sciences du récit et dirige de nombreux ateliers d’écriture
où il développe des méthodes simples et ludiques pour créer des
histoires originales et engageantes. Il est le lauréat du prix Dimoitou
(2018), du prix Talents Cultura (2018) et du prix Crok’Livres (2019)
pour sa série Mes Voisins les Goolz. Partageant sa vie entre le sud de
la France et la région parisienne, Gary intervient pour les antennes
franciliennes et PACA du Labo des Histoires depuis plusieurs mois. En
mars avait lieu son premier atelier à l’hôpital Jean Verdier de Bondy,
nous en avons profité pour l’interviewer.
Il n’y a pas de thématique privilégiée pour mes ateliers. L’histoire peut être une romance, une fiction contemporaine, un drame ou une histoire de monstres. Ce sont les participants qui choisissent. En ce qui concerne l’atelier à l’hôpital Jean Verdier, les participants ont rapidement orienté leur histoire vers de la science-fiction dystopique.
Comment était structuré l’atelier ?
Je commence tous mes ateliers par la même amorce : je dis aux participants que toutes les histoires peuvent se résumer à une prémisse simple : “quelqu’un veut quelque chose et c’est difficile à obtenir.” La première tâche est donc de découvrir le “quelqu’un”. Pour cela, je pose des questions vraiment élémentaires. Est-ce une fille ou un garçon ? Un homme ou une femme ? Quel âge ? Dans quel pays, quel monde ou quelle dimension vit-il/elle ? A quelle époque ? Est-il/elle fort-e ou faible… etc. Très vite, un personnage se constitue. S’il y a des désaccords dans le groupe, on vote à main levée. En général, c’est assez fascinant de voir que les participants s’harmonisent spontanément autour d’une histoire, et qu‘il y a très rarement des divergences. Une fois que le personnage est créé, je réoriente mes questions sur ses désirs – et très vite un “quelque chose de difficile à obtenir” émerge à son tour. Il ne reste plus qu’à définir les différents obstacles et la manière de les surmonter et nous avons une histoire.
Je fais en sorte que ce jeu de questions réponses soit le plus ludique possible, et je raconte régulièrement l‘histoire depuis le début pour que les participants se rendent compte que nous sommes en train de créer un récit réellement drôle, effrayant, touchant ou triste – et dans tous les cas original et captivant. Chaque fois que je raconte l’histoire depuis le début, les participants engagent encore davantage leurs imaginaires pour l’enrichir d’éléments et de détails nouveaux. A la fin de la session, je raconte l’histoire une dernière fois dans son ensemble pour que les participants se rendent compte qu’ils ont créé une histoire originale avec un début, un déroulement et une conclusion totalement satisfaisants.
Qu’est-ce que tu as apprécié dans cet atelier ?
“Terre Brulée”, l’histoire créée à l’Hôpital Jean Verdier, était particulièrement intéressante. Le groupe était très vif et impliqué, et la session s’est déroulée avec beaucoup de rires et d’énergie. Bien que le groupe était d’âges très variés (de 7 ans à 15 ans), très vite, les participants ont trouvé une cohésion parfaite en définissant le personnage principal et son monde (Harper et le dôme de réalité artificielle dans lequel elle a vécu prisonnière toute sa vie).
Ensuite, les rebondissements et les révélations se sont enchaînés et les idées originales fusaient avec beaucoup d’enthousiasme. A la fin, nous nous sommes retrouvés avec une histoire parfaite pour un roman de science-fiction dystopique avec une héroïne particulièrement intéressante et une intrigue à rebondissements multiples très bien ficelée
Et les participants, tout comme moi, étaient ravis !
Texte publié sur le site du Labo des Histoires le 23 Avril 2019
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